Mise en condition avant traitement d'un cancer de la gorge ou de la bouche
Le traitement d'un cancer de la gorge ou de la bouche nécessite une préparation indispensable pour qu'il soit mené à terme.
On appelle cette étape la "mise en condition". Elle permet:
- d'assurer la prise en charge nutritionnelle
- d'éviter les complications infectieuses dentaires et de la mâchoire
- d'administrer la chimiothérapie
1. A l'annonce du diagnostic de cancer de la gorge, 40% des malades sont dénutris.
Le traitement va temporairement induire des difficultés voire une impossibilité à s'alimenter normalement.
Il faut donc trouver une solution pour apporter les nutriments en quantité et qualité suffisante.
Quand la voie orale ne suffit pas on privilégie la voie entérale en utilisant:
* une sonde passée par le nez et descendue dans l'estomac,
c'est la sonde naso-gastrique.
La pose est généralement simple et peut s'effectuer en consultation
* ou une sonde ou un bouton placé dans l'estomac à travers la peau du ventre,
c'est la gastrostomie réalisée sous anesthésie générale.
C'est un système "invisible" et plus confortable que la sonde nasogastrique lorsque l'alimentation entérale va être de longue durée.
Elle expose cependant a des risques classiques: douleurs après la pose, fuites autour du bouton,
d'autres sont exceptionnels mais graves: infection de la paroi abdominale, blessure d'un segment digestif, péritonite qui nécessitent une chirurgie abdominale,
Les deux systèmes permettent d'apporter un complément à la prise orale des aliments, voire peuvent devenir le seul moyen de nutrition.
Les substituts alimentaire sont liquides, conditionnés dans poches plastiques.
Au moment de la prise alimentaire on les relie à la sonde naso-gastrique ou au bouton par des tubulures spécifiques.
L'écoulement du liquide alimentaire se fait par gravité ou l'aide d'une pompe.
Le débit est réglé pour éviter une sensation de "trop plein" inconfortable et les diarrhées.
La mise en oeuvre est effectué, à domicile, par un infirmier.
2. Un bon état des dents est indispensable.
Dans certains cas une radiothérapie est proposée pour le traitement du cancer.
Elle a comme effet indésirable de diminuer la quantité et la qualité de la salive. Les bactéries se développent plus facilement dans la bouche, favorisent les caries et les infections qui touchent parfois l'os de la mâchoire , c'est l'ostéo-radionécrose.
Les douleurs sont constantes, intenses, l'évolution peut aller jusqu'à une fracture.
Le traitement est long , astreignant, reposant sur des antibiotiques au long cours, le curetage des régions osseuse nécrosées.
Pour éviter cette situation, on propose:
- avant le traitement
* détartrage,
* soins conservateurs pour les dents qui peuvent être préservées,
* extractions pour les dents trop abimées.
- après le traitement,
l'hygiène doit être rigoureuse
et l'émail des dents renforcé par l'application de fluor, tous les jours, pendant 3 minutes, à vie, à l'aide de gouttières qui ressemblent à des protège-dents et sont réalisées sur mesure par les dentistes.
A noter que le port de dentier n'est possible qu'après plusieurs mois au risque de blesser la muqueuse des gencives qui aura du mal à cicatriser,
et que les extractions dentaires dans les zones irradiées ne doivent être réalisées qu'en dernier recours et avec des mesures de précautions spéciales.
3. Le traitement comprend parfois une chimiothérapie.
Il s'agit de drogues anticancéreuses administrées par voie intraveineuse pour les cancers de la gorge.
Les perfusions dans les veines du bras sont proscrites, car celles-ci sont trop fragiles.
On met donc en place un dispositif veineux implantable (DVI). Il s'agit d'une tubulure qui descend dans une veine de grand diamètre et qui est reliée, à une extrémité, à un boitier plastique placé sous la peau du torse, sous la clavicule.
La pose s'effectue sous anesthésie locale quand on ne peut profiter d'une anesthésie générale réalisée pour d'autres motif lors du bilan.